Le docteur Marcel Maulini
Marcel Maulini est né le 28 janvier 1913 à la Bresse, dans les Vosges. Fils d’immigrés italiens, issu d’une famille de 10 enfants, Marcel Maulini suit ses études à la faculté de médecine de Nancy. En 1939, il est lauréat d’un premier prix de thèse concernant les affections pulmonaires, une branche de la recherche médicale pour laquelle il garde un intérêt marqué toute sa vie.
Il est nommé médecin des Houillères de Ronchamp le 1er janvier 1946. Marcel Maulini conserve ses fonctions jusqu’à la fermeture de l’exploitation en 1958, ce qui fait de lui le dernier médecin des Houillères.
Tout au long de sa carrière, il mène de nombreux travaux sur la silicose, une maladie professionnelle touchant les poumons causée par l’inhalation de poussière de minerai. Le docteur Maulini participe en outre au système de prévention de cette maladie, met au point plusieurs appareils respiratoires pour soulager les mineurs affectés par cette maladie, et entretient une correspondance abondante avec des confrères et des laboratoires dans toute la France. Ses différentes publications scientifiques ont permis de faire connaître cette maladie professionnelle et les traitements possibles, suite à la reconnaissance de la silicose en tant que maladie professionnelle dès 1945.
Outre son activité médicale, le docteur Marcel Maulini est un homme actif dans la vie de la commune de Ronchamp. Il entreprend dès son installation en 1946 de conserver la mémoire de l’industrie minière déjà déclinante. Personnage hyperactif et ayant laissé une forte empreinte, il devient élu au conseil municipal et milite pour la sauvegarde du patrimoine minier lors de l’annonce de la fermeture de l’exploitation.
Érudit local, ses recherches personnelles ne se cantonnent pas à la recherche médicale ou à l’histoire industrielle, mais également à l’histoire locale et au folklore français. Artiste lui-même, le docteur Marcel Maulini entretient une correspondance conséquente avec de nombreux artistes peintres, sculpteurs, potiers, musiciens qu’il expose dans sa galerie d’art contemporain, installée au rez-de-chaussée de sa maison personnelle.
Ses écrits sont empreints d’une forme d’humanisme tout à fait remarquable. Pédagogue, il fait construire à ses frais le Musée de la Mine, inauguré en 1976, et en assure les visites guidées jusqu’en 1983.
Il meurt à l’âge de 70 ans le 18 novembre 1983 à Ronchamp, n’ayant pu voir aboutir l’ensemble de ses nombreux projets de valorisation.